Le jeudi 08/12/2022 s’est déroulé à VetAgro Sup la troisième édition du TP anesthésie de la tête, animé par le Dr Karine PORTIER. Le TP ayant été beaucoup apprécié l’année dernière, nous avons cette année de nouveau permis à 14 étudiants de la A4 à la A6 de venir s’exercer sur les différentes anesthésies loco-régionales de la tête.

Ce TP se déroule en deux temps. En premier lieu, le Dr PORTIER propose un briefing théorique avec un support Power Point puis les étudiants, répartis à raison de 2 ou 3 par tête de cheval se sont entrainés à réaliser les injections aux localisations dictées précédemment puis ont disséqué les têtes afin de vérifier leurs sites d’injections.

Première partie : anesthésies de la région de l’œil

On peut réaliser quatre types d’anesthésies sous cutanées à aiguille démontée dans cette région

•  Anesthésie du nerf zygomatique

Il s’agit d’un nerf sensitif, issu du nerf maxillaire (lui-même issu du nerf Trijumeau). Il se situe sous l’œil avec son annexe : le nerf zygomaticofacial. L’anesthésie de ce bloc permet une perte de sensibilité cutanée de la paupière inférieure et du canthus latéral de l’œil. Pour l’anesthésie, il faut placer l’aiguille le long du rebord infra-orbitaire, à proximité du canthus latéral.

• Anesthésie du nerf lacrymal

Il s’agit d’un nerf sensitif pour l’angle latéral de l’œil et moteur pour la paupière supérieure. Il est issu du nerf ophtalmique (lui-même issu du nerf trijumeau). Il est situé dans le coin supérieur de l’œil. L’anesthésie de ce bloc lacrymal permet une perte de sensibilité cutanée de la paupière latérale supérieure et de fonctionnement de la glande lacrymale. Il faut placer notre aiguille le long de la branche latérale du rebord orbitaire.

• Anesthésie du nerf infratrochléaire

Il s’agit d’un nerf sensitif issu du nerf ciliaire, issu du nerf ophtalmique, et longeant l’incisure trochléaire. L’anesthésie de ce bloc infratrochléaire permet la perte de sensibilité cutanée de la paupière inférieure, du canthus médial, de la nictitante, de la conjonctive et du conduit lacrymal. Il faut placer l’aiguille à proximité de l’encoche (rostralement) présente au bord médial du rebord de l’orbite, près du canthus interne.

• Anesthésie du nerf supraorbitaire

Il est sensitif et issu du nerf frontal (lui-même issu du nerf ophtalmique, une des trois branches du trijumeau). Ce nerf passe dans le foramen supraorbitaire, que l’on peut aisément palper à 1 cm environ au-dessus de l’œil. L’anesthésie de ce nerf correspond au bloc dit « frontal », dont l’anesthésie entraine l’insensibilisation de la paupière supérieure et en sa perte de tous. Il suffit donc d’injecter l’anesthésique en regard du foramen supraorbitaire pour réaliser ce bloc.

Seconde partie : anesthésies utilisées en dentisterie

• Anesthésie du nerf infra-orbitaire

On peut palper ce nerf au niveau du foramen infra-orbitaire (là où il émerge) sous le muscle releveur naso-labial. L’anesthésie de ce nerf permet l’anesthésie des incisives supérieures, et des prémolaires maxillaires supérieures. A l’aide d’une aiguille verte longue préalablement courbée, on peut cathétériser ce foramen et ainsi injecter de l’anesthésique local le long du nerf.

• Anesthésie du nerf mandibulaire

Cette anesthésie permet la désensibilisation de la mandibule et des dents de la mâchoire du côté du bloc. On utilise pour cela une longue aiguille que l’on insère au niveau du bord ventral de la branche horizontale de la mandibule en avançant jusqu’au foramen. Ce dernier se trouve à l’intersection entre une ligne imaginaire verticale, perpendiculaire au chanfrein et passant par le milieu de l’œil, avec une ligne horizontale dessinée par la ligne d’occlusion des molaires supérieures et inférieures.

• Anesthésie du nerf mentonnier

L’anesthésie du nerf mentonnier désensibilise la peau des lèvres, du menton, la canine ainsi que les incisives mandibulaires. Ce nerf traverse le canal mandibulaire et sort au niveau du foramen mentonnier : c’est dans ce foramen que l’on va insérer notre aiguille. Il est facilement palpable sur le bord latéral du corps de la mandibule, sous le tendon du muscle abaisseur de la lèvre.

• Anesthésie du nerf maxillaire

Enfin, la dernière anesthésie réalisée est l’anesthésie du nerf maxillaire, qui permet d’insensibiliser toutes les structures dentaires de la mâchoire supérieure. Ce nerf se situe dans la fosse pterygopalatine, on l’atteint donc en insérant notre aiguille spinale au niveau du bord ventral du processus zygomatique, au niveau du tiers caudal de l’œil.

Nous remercions encore le Pr. Karine PORTIER d’avoir accepté d’animer cette troisième édition qui fut énormément appréciée des étudiants participants.