Ouvrons nos yeux …
30/06/2022
Vie de l'Association
Comme nous l’a très bien montré Laurent Mangold dans son excellent édito de mai : la confusion entre liberté et indépendance est prégnante et il a raison de dire qu’être indépendant pourrait même être contraire à être libre.
Si le vétérinaire praticien est considéré comme exerçant une profession libérale réglementée alors tout semble plié, mais si ce règlement (code de déontologie) vise à définir le cadre de chacun dans une même communauté il devient alors un élément de liberté individuelle.
Au-delà de toute cette sémantique intellectuelle, au fond, le plus important n’est-il pas d’être autant que possible des acteurs ? Alors où mettre le curseur au bon endroit entre l’envie d’être acteur, et la liberté que peut apporter le cadre rassurant d’un groupe ?
La vague déferlante de la consolidation de notre secteur (terme courtois qui définit le rachat) est impressionnante, presque autant que sont les profits vertigineux des grands groupes internationaux suite à la pandémie. De la même façon, le secteur vétérinaire s’est remarquablement porté pendant cette période, avec toujours de belles marges, donc secteur très attractif pour placer des profits colossaux dans un contexte international et marché financier aujourd’hui très incertains. Certains spécialistes qualifient déjà cette consolidation vétérinaire comme une bulle financière ce qui permet aussi l’argument classique de « montez dans le train avant qu’il ne file » …
Nous savons tous que tous les groupes ont le même discours : nous allons vous permettre de vous concentrer sur votre cœur de métier, vous aider à embaucher, vous donner accès à une formation continue pointue, vous aider à investir, vous décharger des contraintes managériales, et en plus vous faire un beau chèque. Certains disent vrais, d’autres ce n’est pas sûr, et d‘autres mentent ouvertement, mais hélas nous n’aurons la réponse que dans 5 à 10 ans et certains retours d’expérience des pays du Nord de l’Europe et des USA sont inquiétants. Comment distinguer le groupe « friendly » du groupe purement financier qui tôt ou tard veut un retour sur investissement car c’est un bon professionnel dans son secteur ! Nous sommes presque tous au service de nos équidés malades et de leur bien-être, dans notre monde, alors pourrions-nous représenter des proies faciles à ne pas savoir que lorsqu’un investisseur investit c’est dans un but précis ? Un peu vrai, mais pas tout à fait, car notre bien-être au travail est gage de leur investissement et c’est là que l’on reconnaitra, peut-être, le groupe « friendly ».
En nous regroupant, entre praticiens libéraux réglementés, nous avons fait le choix d’être acteurs : de notre présent, de nos ambitions, de nos envies, et même de nos erreurs car c’est de celles-ci que l’on grandit le plus.
Au fond ce deuxième édito n’a qu’un seul message : ouvrons nos yeux.
Bien confraternellement à toutes et tous
Jean-Marc BETSCH, Vice-Président de l’AVEF