Lyon : Table ronde : Toxicologie et myopathie atypique

04/04/2017

AVEF Junior - AVEFjr Lyon

Cette Table Ronde a eu lieu le 23 mars 2017 et son objectif était de présenter un cas de myopathie atypique en commençant par un cas clinique.

La première partie de cette TR était un cas clinique de myopathie atypique présenté par Flora Braissand (étudiante en 3A). Ce cas clinique permettait de montrer une partie des symptômes rencontrés chez les chevaux atteints de cette myopathie, comme une hypothermie, une tachycardie, une myoglobinurie, ainsi que des difficultés respiratoires et des raideurs musculaires allant jusqu’à un décubitus prolongé. Le cas clinique se terminant par un décès de l’animal, cela a permis de montrer l’avancement actuel en termes de traitements contre cette intoxication.
Ensuite, la deuxième partie de la TR a été animé par Xavier Pineau. Il nous a tout d’abord présenté l’historique des épidémies : les premières vagues de cas ont été recensées en 2000-2001 en Belgique et en 2002 pour la France. Les connaissances à cette époque étaient inexistantes puisque on n’avait pas recensé de cas auparavant : ainsi, on observait des décès de chevaux en masse (80-90% de mortalité) sans en connaitre la cause.
Xavier Pineau nous a ensuite présenté l’épidémiologie : sans connaitre la cause de cette myopathie, ni les traitements, les chercheurs ont recensés les points communs aux différents cas rencontrés : les chevaux atteints sont des chevaux jeunes, en bon état, de races totalement diverses (les ânes et les poneys étaient également atteints), au pré 24h/24 et ne faisant pas d’exercice. Les cas sont recensés au printemps, se répètent d’une année sur l’autre avec souvent plusieurs chevaux atteints dans un même pré.
Il nous a ensuite présenté l’étiologie de cette maladie : les chercheurs ont d’abord pensé à un virus, une toxine bactérienne, une toxine chimique, une carence alimentaires mais les résultats étaient négatifs. La myopathie atypique est une intoxication due à une hypoglycine présentes dans les samares de certains érables. Cette molécule le métabolisme en bloquant certaines voies d’utilisation de l’énergie comme la bêta-oxydation. Les chevaux s’intoxiqueraient en mangeant les fruits des érables lorsqu’ils tombent par terre dans les prés.
Les signes cliniques principalement rencontrés sont :
- Abattement, faiblesse,
- Raideur, tremblements, décubitus (latéral/sternal), difficultés pour se relever
- Sudation
- Congestion des muqueuses
- Tachycardie, dyspnee
- Urine pigmentee
- Hypothermie
- Distension de la vessie
L’évolution de la maladie est très rapide : lorsqu’il y a décès (cela concerne la plupart des cas), celui-ci intervient au bout de 24 à 72h. Les symptômes permettant d’établir un pronostic favorable sont la station debout, une normothermie, des muqueuses et un transit digestif normal.
Les facteurs permettant d’aboutir au diagnostic d’une myopathie atypique sont la congestion des muqueuses, une myoglobinurie, une normothermie ou hypothermie ainsi qu’un taux de Créatine Kinase très élevé.
Les traitements actuels ne permettent pas de faire diminuer le taux de décés. Le but est de combler le déficit en énergie causé par la présence de l’hypoglycine avec des aliments riches en glucides et pauvres au lipides (puisque l’organisme ne peut plus les oxyder), de lutter contre l’hypothermie avec des couvertures, une lampe chauffante. Les traitements passent également par une fluidothérapie.
Compte-rendu fait le 03/04/2017 par Fanny Hébert (membre du bureau AVEFjr 2A)

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