Dans la période des fêtes, réhabilitation au programme des Juniors de Lyon
07/01/2025
AVEF Junior - AVEFjr Lyon
Les fêtes sont passées et il est temps de se remettre au travail pour les étudiants lyonnais… Mais pas trop vite ! Une réhabilitation progressive, surveillée et bien pensée s’impose après l’opération « Noël », pour éviter toute rechute (dans les chocolats).
Ce sont en tout cas les conclusions que les adhérents de l’AVEF Jr auront pu tirer (et adapter volontiers à leur cas) de l’intervention du Dr Héloïse Lesca, sur la revalidation et la ré-athlétisation du cheval de sport. En effet, exercer sa profession vétérinaire avec des chevaux-athlètes, c’est évidemment les soigner, mais c’est aussi et surtout conserver les bénéfices des soins, malgré des impératifs sportifs et/ou financiers contraignants et pressants.
Pour ce sujet passionnant, l’ENVL a (ré)accueilli avec plaisir le Dr Héloïse Lesca, revenue en terre connue puisque cette praticienne équine y a fait ses armes et obtenu son diplôme en 2020. Depuis, la vétérinaire a poursuivi son chemin avec un internat en Grande Bretagne à la Bell Equine Veterinary Clinic, avant de poser ses valises à Saint Lô en Normandie, où elle exerce dans la Clinique Saint Roch. Son cheval de bataille ? La pathologie locomotrice.
C’est donc avec une expérience de terrain récente et un bagage de clinicienne moderne et passionnée que l’intervenante a fait part de ses réflexions sur la rééducation, plus sportive que médicale, du cheval-athlète.
Si cette étape est délicate et décisive pour l’efficacité des soins, elle peut devenir la bête noire du vétérinaire, bien qu’elle ne demande pas nécessairement des moyens exorbitants. La clinicienne le répète, la clé du succès se trouve avant tout dans une réflexion qui considère les conditions de toutes les parties. Il s’agit donc pour le vétérinaire de s’adapter aux moyens mis à disposition, à la la motivation des propriétaires et entraîneurs ainsi qu’à la patience du cheval.
Le Dr Lesca a partagé aux étudiants ses astuces pour surveiller l’observance des protocoles de rééducation. Mais loin de faire de la ré-athlétisation une guerre de chacun contre chacun, elle fournit surtout aux intéressés les clés pour mener à bien les revalidations, en rappelant l’importance de la patience, de la gestion de la douleur et de la prise en compte de l’état mental et physique du cheval. Vous l’aurez compris, l’heure n’est plus à la prescription systématique de boxe strict, qui a pour effet de faire chuter la densité osseuse en plus de générer un risque important de blessure ou de stress.
Avec force cas cliniques pour illustrer le propos, l’intervenante montre plutôt les bénéfices d’une revalidation progressive fondée sur une activité contrôlée, en s’appuyant sur des cas cliniques divers et imagés.
Les échanges initiés avec les étudiants autour des vidéos leur permettent par ailleurs d’exercer leur œil à l’examen orthopédique et de se projeter, bientôt, à la place de la caméra.
Avec ce sujet de grand intérêt vétérinaire et sportif, la conférence permet en somme de mobiliser tous les aspects du travail du vétérinaire, qui doit littéralement intégrer les paramètres de toutes les parties (ambitions, exigences sportives et moyens des propriétaires, patience et moral du cheval, gravité des lésions et rapidité de cicatrisation…) pour établir un protocole. Il peut et doit pour cela profiter de synergies entre tous les acteurs, et mettre à profit les savoir-faire de l’entraîneur, du maréchal voire de l’ostéopathe (le Dr Lesca n’exclut pas totalement la possibilité de thérapies manuelles) pour optimiser le retour au sport de l’animal.
Enfin, consciente de l’importance que revêtent les choix d’orientation pour son jeune public, et soucieuse de partager son expérience jusqu’au bout, Héloïse Lesca conclut sur la perspective de la spécialisation. Spécialiste ou pas spécialiste, la question ne peut pas être résolue en une conférence, mais notre jeune conférencière porte la preuve que le titre n’est pas nécessaire à la compétence, et qu’un travail passionné et poussé dans un domaine en particulier peut in fine valoir aussi bien qu’un statut de spécialiste.