3000 vétérinaires et plus d’un million d’équidés !
30/05/2025
Vie de l'Association
Si la démographie des vétérinaires est en constante évolution, il en est de même pour la population d’équidés en France. L'annuaire ECUS 2024 publié par l’IFCE, rassemble en une centaine de pages les statistiques 2023 concernant les différentes filières équines.
En résumé, et nous concernant, plusieurs points sont à souligner.
On note tout d’abord une diminution constante de l'effectif global, de 1 à 2% depuis 2008, avec un recul du marché des chevaux de course, notamment concernant les naissances et le nombre d'éleveurs qui continuent leur décroissance.
En parallèle, l'effectif des chevaux de sport et de loisir est en légère hausse, ils représentent 71% des équidés français. Hausse renforcée par une augmentation de l’élevage dans cette filière, avec plus de 16000 naissances par an, gérées par 14000 éleveurs soit 73,5% des éleveurs Français (selles, traits et autres). Ces chiffres questionnent sur l’identité de l’éleveur "type" de chevaux de selle. Avec une moyenne de 1,14 poulain par an, on pourrait plus facilement imaginer des éleveurs « amateurs » et des élevages familiaux de taille réduite, beaucoup plus en demande d’accompagnement médical (voire d’urgences nocturnes « poulinage »).
Au global sur l’ensemble de la filière, 75 % des éleveurs ont 1 à 2 juments reproductrices, et 9 % ont 5 juments et plus.
Malgré un marché des chevaux de courses en léger recul, notamment en nombre de naissances et d’éleveurs, la filière reste d’importance capitale pour l’ensemble du monde économique équestre : 9,8 milliards d’euros de paris et 20 000 entreprises avec un chiffre d’affaires global de près de 4 milliards d’euros. Le montant global des paris est en hausse, tant sur place que hors hippodrome, avec 15 % des paris effectués sur internet.
Par ailleurs, tant pour les trotteurs que pour les chevaux de sport et loisir, le nombre de transactions est en léger recul, avec cependant des prix moyens plutôt en hausse, notamment de 12 % pour les galopeurs (61000 euros) et de 5 % pour les chevaux de sport (prix moyen 6200 euros).
Autre point majeur : la population d’équidés continue de vieillir avec un âge moyen de 12 ans en 2023 versus 8 ans en 2008, et près de 30 % des chevaux français âgés de plus de 16 ans. Ce point pose des questions importantes en termes de santé générale des populations et en particulier l’entretien et la prise en charge médicale des chevaux âgés, exclus de l’abattage pour la consommation. Ces chevaux de famille ou à la retraite, sont parfois (souvent ?) laissés en pâture dans le jardin ou le pré familial. La prise en charge de la fin de vie de ces chevaux reste un défi majeur et nous rappelle aussi l’enjeu du développement de la médecine gériatrique.
Enfin, à l’heure où soigner un cheval non exclu de la consommation humaine, en particulier sur les cas d’ophtalmologie, reste un défi pour beaucoup d’entre nous au vu de notre arsenal thérapeutique réduit, l’annuaire rappelle que 80 % de la consommation de viande chevaline en France vient de l’importation. Cette consommation de viande chevaline continue de chuter (-10 % encore par rapport à 2022).
Le nombre d’abattages en France est lui aussi en diminution de 62 % depuis 2018. Sur un million de chevaux en France, seulement 3500 chevaux environ ont été abattus en 2023 pour la consommation.
Seules certaines données ont été réunies ici, piochées parmi les centaines rassemblées par l’IFCE dans ce recueil d’importance majeure, que vous pouvez retrouver en lien ici : Annuaire ECUS et dépliant chiffres clés, à mettre en parallèle avec l’atlas démographique de la profession vétérinaire 2023 ou 2024 : Atlas démographique | L'Ordre national des vétérinaires
Charlotte Firidolfi, Vétérinaire, membre du CA de l'AVEF